Le Chaume matériau performant

Originalité de la couverture végétale

Le chaume peut être d’origines très différentes, constitué de paille ou de roseau. Ce matériau s’est répandu en France dans les années 60, au départ il était utilisé dans les régions de marais (Camargue, Bretagne).

La paille de seigle est la plus utilisée en raison de sa souplesse et de sa facilité à l’emploi. Autrefois cultivé en abondance en Auvergne et en Limousin du fait que sa farine était la nourriture de base d’une population nombreuse, le seigle était préféré au froment et à l’avoine pour recouvrir les maisons en raison de ses qualités de solidité et d’imputrescibilité. Au XVIIème siècle, visitant le Morvan, Vauban notait que les couvertures de seigle duraient plus d’un demi-siècle et que certaines, vieilles de plus de cent ans, étaient toujours parfaitement étanches. Ce qui était vrai du temps de Vauban ne peut avoir changé ici… Pourtant il y a une difficulté récente qu’il faut signaler : la culture du seigle a été progressivement abandonnée et l’approvisionnement est plus difficile. Cette production mérite d’être reconsidérée et il est envisageable de créer une activité en amont de notre entreprise, c’est pourquoi nous recherchons en permanence des producteurs afin de répondre à la demande croissante de nos clients. Quelle que soit la région de production, de réelles possibilités de développement existent dans cette filière de la paille de seigle et pourraient intéresser les amateurs de projets.

Idées reçues, avantages méconnus

Le toit de chaume est léger : 25 kg au m2 pour la paille de seigle, 35 kg pour le roseau, il permet ainsi une charpente légère, moins coûteuse, avec plus de place pour les combles.

Le toit de chaume est solide : bien entretenu, il dure plus d’un demi siècle, ce qui n’est pas le cas pour tous les matériaux utilisés pour la couverture.

Le toit de chaume résiste aux intempéries : étanche grâce à sa méthode de pose, il résiste au vent, à la grêle, et même aux fortes tempêtes. Celle de 1999 en Limousin a épargné tous les toits de chaume, et seulement les toits de chaume. Il n’y a donc pas de surprime d’assurance exigible.

Le toit de chaume est un très bon isolant : frais en été et chaud en hiver. Moins connues sont aussi ses qualités d’isolation thermique et phonique, qui évitent l’utilisation de tout autre matériau d’isolation au cours de la construction supprimant ainsi un coût important.

Le toit de chaume n’est donc pas plus coûteux qu’une couverture traditionnelle du fait des nombreuses économies réalisées : charpente moins cossue, suppression du poste isolation, suppression du poste chéneaux (gouttières), suppression du redressage de charpente sur de la restauration…il est donc possible de concevoir un toit végétalisé moderne avec un excellent rapport qualité prix.
Cette liste n’est pas exhaustive. Cependant il est une idée reçue qu’il n’est pas nécessaire de combattre, c’est celle du charme : celui du passé ou de la nouveauté. Séduits par l’aspect harmonieux d’une construction couverte en chaume, les hommes retrouvent à la fois les traces de leur passé rural et l’idée d’un art de vivre parfois oublié.